Sélectionner sa moto c’est avant tout choisir son moteur. En effet, compte tenu du rapport poids/puissance des deux roues, le moteur joue un rôle prépondérant dans les performances et le comportement de la monture. Actuellement moins utilisés pour la compétition, les moteurs gros mono présentent certains avantages sur leurs homologues multicylindres.
Les principales caractéristiques d’un moteur
Les performances d’un moteur sont dictées par trois caractéristiques principales, la cylindrée, le couple ainsi que la puissance. La cylindrée indique la taille, ou plus précisément le volume du moteur. Pour l’évaluer, il faut multiplier le volume unitaire de chaque cylindre par leur nombre. La cylindrée d’un gros mono est simple à calculer puisqu’elle correspond juste au volume du cylindre.
Le couple évoque la force du moteur, c’est-à-dire sa capacité à accélérer vite et à tracter des charges lourdes. D’un point de vue mécanique, le couple moteur fait référence à la force exercée par le piston sur le vilebrequin, qui sera ensuite retransmise vers les roues arrière. Cette force n’est pas constante et varie en fonction du régime moteur.
La puissance du moteur indique sa capacité à débiter de l’énergie. Elle varie le régime et le couple du moteur. En termes simples, plus la puissance est élevée, plus le véhicule est performant et peut rouler vite.
L’architecture la plus simple
Le monocylindre est l’architecture la plus simple pour un moteur thermique. En effet, ce moteur n’est équipé que d’un cylindre et d’un piston à l’intérieur.
Les moteurs monocylindres de grosses cylindrées, communément appelés « gros mono », ont connu leurs heures de gloire en matière de compétition dans les années 1950 jusqu’à la fin des années 1960. Du fait des évolutions technologiques, les gros mono ont petit à petit abandonné la piste pour le tout-terrain.
Les gros mono ont équipé de nombreux routiers dans les années 1990-2000, dont les Aprilia 650 Pegaso, les BMW F650GS ou encore les Yamaha XT 600. La Suzuki DR 800 possède par ailleurs le plus gros moteur monocylindre, avec une cylindrée de 800 cc. Toutefois, de nos jours, seul KTM continue à proposer des motos de route monocylindre.
Des moteurs équipés de couple important
L’architecture très simple des gros mono présente de nombreux avantages. Cette catégorie de moto est agréable à conduire en raison du faible encombrement et du poids de l’engin. En effet, plus un moteur possède du cylindre, plus il est lourd. En n’ayant qu’un seul cylindre, ces motos se révèlent être faciles à prendre en main.
Les motos gros mono sont également très économiques de par leur faible consommation. De plus, ces engins sont moins coûteux à l’achat comme à l’entretien. L’architecture simple et rustique de ces moteurs fait qu’ils supportent bien les mauvais traitements et qu’ils sont mécaniquement très accessibles.
Le couple est le premier élément qui saute aux yeux, une fois au guidon d’un gros mono. Ces montures offrent une bonne réponse dès les premières accélérations, même dès les bas régimes. Ainsi, de par leurs caractéristiques, les gros mono sont des machines agréables à conduire en ville, ou pour s’amuser en tout terrain.
Un comportement capricieux
Les gros mono ont des comportements capricieux puisque le conducteur ressent les mouvements du piston à chaque accélération. De plus, à cause de sa mauvaise régularité cyclique, les gros mono manquent de souplesse. Ces machines n’aiment pas être en sous-régime et le font savoir en cognant assez fort. Or, le mauvais équilibrage naturel de ces moteurs les fait vibrer à haut régime. Le motard doit alors jouer avec la boîte de vitesses pour rester dans les bonnes plages de performance.
Les moteurs gros mono ont des performances limitées par rapport à ses homologues multicylindres. Pour gagner en puissance, le régime ou la cylindrée du moteur doit être augmenté. Or, du fait des forces d’inertie, une telle initiative favorise l’usure du moteur et réduit sa fiabilité.
Parcourir de longs trajets avec des monocylindres n’est pas conseillé. Ces moteurs ne sont pas conçus pour évoluer à haut régime sur de longues périodes. De ce fait, ils ont tendance à chauffer rapidement.